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Née à l'aube du XXe siècle, la bande dessinée est devenue une industrie artistique. Pour satisfaire les exigences quantitatives croissantes du public, le dessinateur maître d'oeuvre délègue souvent une partie du travail créatif à des collaborateurs spécialisés : scénariste, décorateur, encreur, lettreur ou coloriste L'imprimerie met à son service ses meilleurs cadres : correcteur, photographe, retoucheur, monteur, photograveur, conducteur de presse hélio ou offset, relieur. Une discrete armée de commerciaux assure la diffusion régionale et internationale de ce qu'on appelle encore, famillièrement, les petits miquets, en hommage à la célèbre souris de Walt Disney. |
Au début, il y a l'idée, originale, efficace... et pas facile à trouver ! Le scénariste la développe sous la forme d'un court résumé, le synopsis, précisant les principaux rebondissements et le caractère des personnages choisis pour animer l'épisode. Une fois acceptée par l'éditeur et le dessinateur, cette trame est retravaillée. Chaque planche (ou page dessinée) doit présenter un maximum d'interêt et d'impact. C'est le découpage, décrivant l'action et les décors, tout en précisant les dialogues. Les cadrages sont suggerés, ainsi que le nombre souhaité de cases par planche. Présenté dactylographié ou dessiné sous
la forme de croquis, le scenario achevé passe aux mains
du desinateur qui va le suivre intégralement ou le modifier selon
sa conception graphique personnelle. |
Le dessinateur est le metteur en scène du récit. Il multiplie les études de personnages (attitudes et expressions diverses) et détermine les décors. Quelsues fois, il dispose d'un décorateur chargé de ce travail, ainsi que de l'élaboration des véhicules et autres engins techniques. Il fixe la mise en page des planches et le cadrage de chaque case afin d'exploiter au mieux le découpage. Recherches et croquis precèdent le crayonné de base. Les esquisses sont reportées et travaillées au crayon sur papier à dessin (à une dimension généralement supérieure au format d'impression). Les bulles (ou phylactères) sont dessinées en prévoyant une superficie adéquate pour les textes. Lui-même, ou une assistant (l'encreur), passe ensuite à l'encrage définitif au moyen d'une plume ou d'un pinceau. |
Le lettreur remplit les ballons (ou phylactère) et dessine les onomatopées représentant des sons pariculiers. Il trace d'abord des lignes au crayon bleu, qui ne marquent pas au clichage, ou d'un noir leger, facile à gommer en fin de travail. Les dialogues et textes descriptifs sont ensuite rédigés à la plume ou au Rotring bien noir. La lisibilité des textes doit être parfaite et des correcteurs veillent à éliminer les fautes accidentelles. Le coloriste travaille sur une épreuve photographique spéciale du trait (la planche dessinée, avec ses bulles mais sans le texte) réduit au format d'impression : c'est le bleu (ou gris) de coloriage. Il peut aussi travailler directement sur la planche (couleur directe). Aquarelle ou gouache sont fréquentes, et il se choisit des pots de peinture de référence. L'aérographe est utilisé pour les grandes surfaces. |
Les expériences se multiplient en marge de la bande dessinée classique. Certains placent des trames spéciales dans leur dessins. D'autres proposent leur planches directement mises en couleur ou adoptent des techniques de peintre n'offrant plus aucun trait noir réel. Des collages divers, montages photographiques plus ou moins retravaillés ou insertion de vielles gravures, sont monnaie courante. Tout est remis en question : le support (n'importe quel papier a ses adeptes), les outils (feutres, pastels, crayons à bille ou de couleur, voire bout d'allumette épointée, ont été utilisés) ou la technique de mise en couleur (parfois réalisée à l'aérographe ou par ordinateur). Et les nouvelles générations de cerveaux électroniques offrent des programmes graphiques et l'emploi d'un crayon électronique développant de véritables banques de dessins. |
Pour l'impression en quadrichromie, le trait est filmé au format d'impression, le lettrage est transferé sur un film noir complementaire et la sélection des couleurs par scanner réalise la séparation, en trois films, du jaune, du bleu (ou cyan) et du rouge (ou magenta). Des retoucheurs corrigent les imperfections. Les monteurs fixent chaque type de films sur un support transparent. L'ensemble doit se superposer parfaitement et est vérifié sur épreuve. La photogravure transfère les montages sur des plaques (pour l'impression à plat) ou des cylindres (pour le passage en rotative). L'ouvrage est imprimé par cahiers de 16 ou 32 pages en surveillant le repérage et l'encrage. La couverture est vernie ou pelliculée, puis l'ensemble des éléments passe par une chaîne de reliure. |
Le marketing (ou mercatique) étudie le marché et définit le tirage correspondant à la clientelle potentielle d'un ouvrage. La promotion se charge de faire connaître l'auteur et le produit. Elle multiplie les informations aux médias et lance des actions publicitaires afin d'augmenter la prise des albums par divers types de points de vente. Mission : diminuer de taux de retour. Un service de replacement cède l'oeuvre à des éditeurs en langues étrangères et la publie dans des périodiques locaux. Lorsque le personnage atteint une certaine célébrité, le merchandising commercialise sa silouhette dans des publicités, sous forme de jeux ou de figurines, en décoration de multiples produits. Le dessin animé s'en empare parfois, mais c'est le lot de bien peu d'élus. |
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