GOLDMAN
FRÈRES


Je viens des plaines
Je suis des montagnes
Ces terres là sont les miennes
Ce sont nos campagnes
A nous depuis la nuit des temps
Nous y étions avant
Nous combattrons pendant 1000 ans
Jusqu'au dernier sang


Les mêmes cris, mêmes discours
Les mêmes dialogues de sourds
Contraires et semblables aussi
Identiques au fond de la nuit


Frères, la même jeunesse, même froid sous la même
Frères, les mêmes faiblesses, la même angoisse aux mêmes bruits
Frères, frères de pleurs, frères douleurs
Du même acier dans les mêmes ventres déchirés


Je reçois des lettres
Chaque semaine
Les mères s'inquiètent
Elle font des prières
J'ai une photo de ma femme
J'ai aussi le gout de ses larmes


Après quand tout sera fini
Quand la victoire aura souri
Après la vie, la belle vie
Bientôt quand tout sera fini


Frères, mêmes tremblements, mêmes peurs et même fusils
Frères, mêmes talismans, même alcool pour un même oubli
Frères, frères d'instant, frères d'histoire
Gravés sur la même pierre glacée sans mémoire
Frères, même anonymat, frères d'absurdité
Fréres, frères d'attente au fond des mêmes tranchées
Frères, frères de sang, frères de mal
De pulsions libérées du fond du même animal
Du même animal




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